Comec a décidé d’accélérer (fortement) ses investissements. Pour gagner en compétitivité, la PME va injecter 6 millions d’euros entre 2021 et 2023 dans son usine de La Tessoualle, près de Cholet. Employant 140 salariés permanents et 40 intérimaires, la menuiserie y fabrique notamment des produits coupe-feu et acoustiques (anti-bruit) en pin et bois exotiques. Sa grande spécialité, qu’il s’agisse de blocs-portes, de trappes de visite ou d’accès aux combles. Elle équipe des musées et châteaux, des palaces et hôtels 5 étoiles, des tribunaux…
Comec vient par exemple de livrer des portes à Paris pour la Samaritaine. Concurrence française accrue Un créneau haut de gamme mais aujourd’hui « challengé ». « Les prix ont tendance à être tirés vers le bas, car la concurrence s’accentue de plus en plus en France, explique Thierry Emeriau, directeur général de Comec. Et nous ne sommes pas à l’abri de voir arriver un jour des produits étrangers dans l’Hexagone ».
Face à cette nouvelle donne, l’usine a déjà commencé à renouveler et moderniser son parc de machines. Début 2021, une nouvelle ligne de production a pris place pour fabriquer des produits coupe-feu en grandes quantités, principalement des « façades de gaines » destinées à cacher des tableaux électriques, des câbles ou des conduites de gaz. Une nouvelle machine d’usinage à commande numérique vient d’être installée.
Côté bureau, les équipes vont se former à un nouveau logiciel ERP, en vue de numériser davantage les tâches administratives. Lean management durable Car Comec investit aussi dans l’amélioration de son organisation. « Nous venons de lancer une démarche de transformation via le lean management durable avec des formations à cette méthode, confie Thierry Emeriau: « Il s’agit notamment de diminuer les gaspillages et toutes les dépenses qui ne créent pas de valeur ajoutée « .
Une démarche qui va de l’amélioration et l’accélération des flux dans l’usine à l’automatisation de tâches dans l’atelier ou les bureaux, jusqu’à la prévention des accidents du travail. Une transformation qui passera par « un management visuel » et participatif. Dans l’atelier, posté devant un panneau couvert d’indicateurs élaborés avec les ouvriers, l’un des chefs d’équipes décrit la démarche. « Tous les matins, on fait un point 5 à 10 minutes ensemble sur la performance, l’objectif de pièces à fabriquer dans la semaine, l’état d’avancement, le taux de rebut, sur les incidents rencontrés la veille, tout ce qui peut être amélioré« , liste Thierry Puchaud.
Forte de cette dynamique, la PME ambitionne un nouvel essor, en espérant atteindre les 30 millions de chiffre d’affaires en 2021 (contre 24,5M € en 2020). À noter qu’outre les produits coupe-feu et acoustiques, Comec possède une foule de métiers, comme la pose de menuiseries intérieures en B to B, pour des logements, bureaux, hôpitaux, cliniques, des écoles, etc. Ou la conception-fabrication d’agencements pour une clientèle assez proche.
« Rendre le pilotage le plus transparent possible » Sans parler de révolution, cette transformation renforcera une transparence déjà inscrite dans l’ADN de Comec. Société coopérative de production, celle-ci appartient à 125 « associés travailleurs« . Elle a donc déjà l’habitude de communiquer régulièrement ses bilans et résultats, prévisions de chiffre d’affaires, ou encore sa stratégie, à tous les salariés permanents. « On cherche à rendre le pilotage le plus transparent possible, afin que les équipes soient en complète adéquation avec le management, explique Thierry Emeriau. Ça donne du sens et rend chacun encore plus acteur au quotidien. Notamment grâce aux indicateurs adaptés à chaque équipe. On subit moins, on essaie de trouver des solutions aux problèmes rencontrés au travail, etc. Et au final, tout cela contribue à améliorer la performance économique.«
Le Journal des Entreprises – Florent GODART